Question
Que signifie "pour que votre joie soit complète" (Jean 15:11) ?
Réponse
Pour conclure sa métaphore de la vigne et des sarments (Jean 15:1-10), Jésus dit à ses disciples : "Je vous ai dit cela afin que ma joie demeure en vous et que votre joie soit complète" (verset 11). Pour comprendre le sens de l'expression "que votre joie soit complète", nous devons d'abord examiner des passages de l'Ancien et du Nouveau Testament.
Dans l'Ancien Testament, il existe un lien entre l'obéissance et la joie. Les prophètes de l'Ancien Testament ont prédit une époque où la joie imprégnerait la vie du peuple de Dieu de manière remarquable. Par exemple, le prophète Ésaïe a parlé d'un jour où Dieu essuierait les larmes et offrirait un festin de riches bénédictions à ses enfants obéissants (Ésaïe 25:6-9). Ce jour-là, "une joie éternelle sera sur leur tête, ils auront de l'allégresse et de la joie, et le chagrin et les soupirs disparaîtront" (Ésaïe 35:10 ; voir aussi Ésaïe 61:10).
Le prophète Sophonie a également prophétisé le rétablissement de la joie pour le reste fidèle d'Israël (Sophonie 3.14-17). Même face à l'adversité, Israël assistera à l'entrée triomphale d'un roi joyeux (Zacharie 9,9 ; cf. Jean 12,15). Ces prophéties révèlent une promesse divine selon laquelle l'obéissance à Dieu se traduira par une joie sans pareille.
Dans Jean 15, il existe un lien entre l'amour, l'obéissance et la joie. Ces mots précèdent la déclaration de Jésus selon laquelle "votre joie sera complète" : "Tout comme le Père m'a aimé, moi aussi, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai gardé les commandements de mon Père et que je demeure dans son amour" (Jean 15:9-10). L'obéissance doit être une réponse aimante et sincère à la volonté de Dieu, une réponse marquée par la joie.
Pour saisir la signification de Jean 15:11, nous devons fixer nos yeux sur Jésus, qui est l'incarnation de l'obéissance joyeuse et aimante. Face à une opposition farouche, Jésus a trouvé la joie d'accomplir la volonté de son Père : Jésus leur dit : "Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre" (Jean 4:34). Le fait est que l'obéissance découle de l'amour et qu'elle est la source de la vraie joie.
Nous assistons à l'apogée de l'obéissance joyeuse dans le jardin de Gethsémanée. Face à l'agonie imminente de la croix, Jésus a remis sa volonté au Père : "Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe. Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse" (Luc 22:42). Cet acte d'obéissance volontaire a abouti à son triomphe (et au nôtre, par la foi en lui) sur Satan, le péché et la mort (1 Corinthiens 15:54). La joie qui a suivi sa résurrection a éclipsé la douleur inimaginable de la croix (Hébreux 12:2).
Tout comme Jésus a trouvé une grande joie à obéir à la volonté de son Père, les chrétiens auront aussi la même joie dans l'obéissance : "Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit complète" (Jean 15:11). L'obéissance n'est pas un devoir sans joie ou une tâche banale. Au contraire, elle est le moyen par lequel la joie du Seigneur devient notre propre joie.
Jésus ne nous refuse pas la joie ; au contraire, il la partage en proportion de notre participation à son obéissance. En abandonnant notre volonté à celle de Dieu, nous pouvons connaître la plénitude de la joie. Nous pouvons participer à la même joie que Jésus lorsqu'il a sacrifié sa vie pour la nôtre. La joie n'est donc pas une émotion passagère, mais une qualité durable qui permet de surmonter les difficultés. C'est ce que Jésus voulait dire lorsqu'il a déclaré : "Que votre joie soit complète."
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