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Question

Qu'est-ce que l'islam sunnite ?

Réponse


L'islam sunnite est la confession musulmane la plus répandue dans le monde. L'islam, comme les autres grandes religions, se définit par un ensemble de croyances fondamentales. Les groupes qui maintiennent ces croyances peuvent à juste titre être qualifiés d'"islamiques", même s'ils diffèrent sur d'autres points. Une secte qui nie une ou plusieurs idées fondamentales peut revendiquer un titre islamique, mais elle ne peut pas être légitimement considérée comme islamique. L'islam sunnite est de loin la forme la plus répandue de la religion islamique, l'islam chiite n'arrivant qu'en deuxième position et les petites sectes ne représentant qu'une fraction relativement minime. Selon certaines estimations, 90 % des musulmans du monde seraient sunnites, mais il est plus probable que ce chiffre atteigne 75 à 80 %.

Les musulmans du monde entier étant principalement sunnites, cette confession est considérée comme le "courant dominant" de l'islam. Les croyances associées à l'islam sunnite sont le plus souvent défendues ou débattues dans les discussions sur les croyances musulmanes. Les dénominations chiites et ahmadiyya, ainsi que les ramifications de l'islam telles que les soufis et les druzes, se définissent le plus facilement par leurs différences avec l'islam sunnite. Inversement, l'islam chiite étant la deuxième secte la plus répandue, il est fréquemment utilisé pour souligner le contraste entre l'islam sunnite et les autres confessions.

La scission entre l'islam sunnite et l'islam chiite résulte de leur approche du gendre de Mahomet, Ali. L'islam sunnite considère que le peuple islamique doit être dirigé par un calife. Selon la doctrine sunnite, ce calife doit être fondé sur le mérite et le consensus. C'est pourquoi l'islam sunnite considère Ali comme le quatrième successeur de Mahomet, précédé par Abu Bakr, Umar ibn Al-Khattab et Uthman ibn Affan. L'islam chiite, en revanche, croit au règne d'un imam, un titre que le chiisme attribue par la lignée, faisant d'Ali le premier imam du peuple islamique.

Conformément à cette perspective, l'islam sunnite n'impose pratiquement aucune exigence formelle pour l'exercice d'une fonction dirigeante. Les personnes qui parlent ou enseignent dans une mosquée sunnite sont celles que leurs coreligionnaires jugent les plus érudites ou les plus capables de le faire. L'usage sunnite du terme pour désigner un chef spirituel (imam) est informel, surtout si on le compare à l'usage qui en est fait dans l'islam chiite. Quiconque dirige la prière ou l'étude, dans quelque cadre que ce soit, agit en tant qu'imam, selon l'approche sunnite.

Comme dans toutes les formes d'islam, les sunnites considèrent le Coran comme la source ultime et infaillible de la révélation divine. Toutefois, contrairement à la Bible, le Coran n'est pas principalement composé d'une narration ou d'un dialogue. Il s'agit plutôt d'un recueil de déclarations individuelles censées avoir été données à Mahomet par Allah. En tant que telles, les doctrines et pratiques islamiques sont principalement fondées sur l'utilisation de hadiths : des traditions orales rassemblées en recueils et utilisées comme un deuxième niveau d'écriture. Le choix des hadiths à accepter ou à rejeter est une distinction majeure entre les sectes telles que l'islam sunnite et l'islam chiite.

Contrairement à d'autres religions, l'islam ne fait que peu ou pas de distinction entre les sphères politique, militaire, judiciaire et religieuse. Le concept de "loi islamique", ou charia, s'applique à tous les aspects de la vie et de la culture. En conséquence, des applications variées des traditions orales, une discipline appelée fiqh, ont conduit au développement de différentes écoles de droit islamique. Dans l'islam sunnite, quatre grandes écoles juridiques interprètent la charia. Il s'agit des écoles Hanafi, Maliki, Shafi'i et Hanbali. Chacune d'entre elles établit un équilibre différent entre le Coran, les hadiths et les déclarations des érudits religieux lorsqu'il s'agit de définir la vie quotidienne.

Les diverses interprétations de la charia sont importantes lorsqu'il s'agit d'examiner la relation entre l'islam et le terrorisme. Comme on peut s'y attendre, on peut trouver des subdivisions au sein de n'importe quel groupe, et chacune de ces divisions a ses propres branches. La plupart de ce que le monde définit comme le "terrorisme islamique" est associé à une branche particulière de l'islam : Salafi, un sous-ensemble de Wahhabite, lui-même un segment de Hanbali. Parmi les salafistes, une minorité croit en la poursuite active de la violence pour atteindre ses objectifs. ISIS, Al-Qaïda et Boko Haram sont tous associés à cette tendance spécifique de la théologie islamique. L'écrasante majorité des musulmans sunnites n'a pas de lien doctrinal étroit avec ces adeptes du terrorisme déclaré.

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